Trois choses que les ados devraient avoir à l’œil au travail
L’importance du lieu de travail pour les jeunes
Le premier emploi peut être une étape cruciale pour de nombreux jeunes Canadiens. C’est souvent un premier pas vers l’indépendance financière et personnelle. Travailler permet de découvrir de nouvelles compétences, de gagner en expérience et, pour certains, d’acquérir une plus grande autonomie. Toutefois, cette expérience peut aussi comporter des risques auxquels les jeunes ne sont pas toujours préparés. Parmi ces risques, la violence fondée sur le sexe (VFS) est un problème de plus en plus reconnu dans les milieux de travail, en particulier pour les jeunes adultes qui, à leur entrée dans le monde du travail, ne connaissent pas forcément leurs droits et peuvent avoir du mal à identifier des situations abusives.
1. La reconnaissance des microagressions et du harcèlement
Qu’est-ce qu’une microagression ?
Les microagressions sont des comportements ou des commentaires subtils, souvent inconscients, qui véhiculent des stéréotypes de genre. Bien qu’elles soient parfois considérées comme des incidents isolés ou de simples malentendus, elles peuvent avoir des effets délétères sur l’estime de soi et le bien-être des victimes. Pour un adolescent, il peut être difficile de discerner une microagression d’une simple blague ou d’un commentaire sans conséquence. Toutefois, il est essentiel de savoir que ces comportements peuvent affecter sérieusement une personne sur le plan émotionnel et psychologique.
Par exemple, des commentaires sur l’apparence physique d’un collègue, des blagues discriminatoires sur le genre ou les vêtements, ou des stéréotypes sur les rôles de genre au travail sont autant de formes de microagressions. Même si elles peuvent sembler inoffensives à première vue, ces petites remarques répétées peuvent créer un environnement de travail hostile et dégradant, en particulier pour un jeune qui débute dans un milieu professionnel.
Comment reconnaître le harcèlement au travail ?
Le harcèlement est une forme plus grave de violence fondée sur le sexe, et il peut être verbal, physique, ou psychologique. Pour les jeunes, il peut être difficile de reconnaître les signes de harcèlement, surtout si cela provient de collègues plus âgés ou d’un supérieur hiérarchique. Le harcèlement sexuel, par exemple, peut se manifester sous forme de commentaires inappropriés à caractère sexuel, d’attouchements non désirés, ou de comportements qui créent un environnement intimidant ou hostile.
Il est important pour les jeunes travailleurs de comprendre que le harcèlement sexuel ne se limite pas à des actes physiques. Il peut aussi inclure des avances verbales répétées, des sous-entendus, ou des comportements qui intègrent un élément de pouvoir, où l’auteur du harcèlement utilise son statut pour exercer une pression sur la victime.
L’impact du harcèlement et des microagressions
Le harcèlement et les microagressions, qu’elles soient verbales ou physiques, peuvent avoir des conséquences profondes sur le bien-être mental et émotionnel des victimes. Une jeune personne qui subit du harcèlement peut se sentir isolée, stressée, anxieuse et démoralisée. Ce type de traitement peut aussi nuire à ses performances au travail, à sa productivité et à sa capacité à s’intégrer dans un environnement professionnel.
2. Les avances non désirées : comprendre les limites du consentement
Les avances non désirées sont une forme de violence fondée sur le sexe qui peut prendre diverses formes dans le cadre professionnel. Les jeunes, notamment ceux qui commencent à travailler, peuvent ne pas savoir comment réagir lorsqu’ils sont confrontés à des avances non sollicitées de la part d’un collègue ou d’un supérieur hiérarchique. Cela peut inclure des invitations à des rendez-vous, des gestes ou des comportements qui mettent la victime mal à l’aise, ou même des pressions implicites où il est suggéré qu’une promotion ou un avantage professionnel pourrait dépendre de l’acceptation de ces avances.
Les jeunes travailleurs doivent comprendre que le consentement est un principe fondamental dans toute interaction sociale et professionnelle. Si une proposition, une invitation ou un comportement les met mal à l’aise ou leur semble inapproprié, ils ont le droit de le refuser. Même si la personne en question a une position hiérarchique supérieure, cela ne justifie en aucun cas une pression ou un comportement déplacé.
Il est crucial de reconnaître que les avances non désirées, qu’elles soient verbales, physiques ou implicites, sont inacceptables et constituent une forme de harcèlement sexuel. Les jeunes travailleurs doivent être formés pour comprendre ces limites et savoir comment réagir si elles sont franchies.
3. Le pouvoir au travail : identifier les abus de pouvoir
Dans de nombreux milieux professionnels, le pouvoir joue un rôle central dans les dynamiques de travail. Le pouvoir hiérarchique peut parfois être utilisé de manière abusive pour contrôler, intimider ou exploiter un employé. Les jeunes travailleurs sont particulièrement vulnérables à ces abus de pouvoir, car ils peuvent avoir du mal à remettre en question des personnes plus expérimentées ou plus âgées.
Un exemple courant d’abus de pouvoir pourrait être un supérieur qui utilise son autorité pour intimider un employé, réduire sa confiance en soi ou lui imposer des tâches en dehors de son rôle. Cela peut aussi inclure des situations où des avantages professionnels, comme une promotion, sont conditionnés à l’acceptation d’avances inappropriées ou d’une relation personnelle.
Les jeunes travailleurs doivent être conscients de l’existence de violences psychologiques ou d’abus de pouvoir au travail. Si un employé est victime d’une pression pour satisfaire des demandes non professionnelles, il doit reconnaître que cela constitue un abus de son autorité et qu’il a le droit de signaler cette situation.
Comment apporter son aide aux jeunes travailleurs ?
Lorsque les jeunes sont confrontés à des situations de violence fondée sur le sexe au travail, il est essentiel qu’ils aient des adultes de confiance à qui se confier. Ces adultes doivent être prêts à les écouter, à les croire et à les soutenir dans leurs démarches pour résoudre la situation. Si un jeune vous confie être victime de harcèlement ou de violence fondée sur le sexe, voici quelques étapes à suivre :
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Écouter et croire : L’un des aspects les plus importants est de croire la personne qui se confie à vous. Beaucoup de jeunes hésitent à parler de leur situation par peur de ne pas être pris au sérieux ou d’être accusés de dramatiser.
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Documenter les faits : Encouragez la personne à documenter les incidents de manière détaillée. Cela inclut les dates, heures, lieux, et les noms des personnes impliquées, ainsi que la description des comportements observés.
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Fournir des ressources : Dirigez-les vers des ressources appropriées, comme des syndicats, des conseillers scolaires, des ressources en ligne sur les droits des travailleurs ou encore des avocats spécialisés en droit du travail.
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Aider à prendre des mesures : Si la situation l’exige, aidez le jeune à déposer une plainte formelle auprès des ressources humaines de l’entreprise ou à signaler l’incident à une autorité compétente, selon le cas.
Conclusion
Les jeunes travailleurs sont souvent confrontés à de nouveaux défis lorsqu’ils commencent leur vie professionnelle. Ils doivent être capables de reconnaître les signes de violence fondée sur le sexe, qu’elle soit physique, verbale, émotionnelle ou liée au pouvoir. La prise de conscience de ces comportements nuisibles et la capacité à y faire face peuvent prévenir des situations difficiles et assurer un environnement de travail plus sain et respectueux. En tant qu’adultes de confiance, nous avons la responsabilité de soutenir les jeunes dans ces démarches et de leur fournir les outils nécessaires pour se défendre et préserver leur dignité.
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