Streaming vs cinéma en salle : qui gagne en 2026 ?
Dans un monde où les habitudes culturelles sont en constante mutation, la question du divertissement audiovisuel reste au cœur de nos pratiques quotidiennes. Streaming vs cinéma en salle : ce duel, entamé depuis plus d’une décennie, atteint un nouveau sommet en 2026, tiraillé entre innovation technologique, nostalgie collective et enjeux économiques. D’un côté, les plateformes numériques comme Netflix, Disney+, Prime Video ou Crave ne cessent d’élargir leur catalogue, séduisant par la commodité, l’instantanéité et la personnalisation. De l’autre, les salles obscures résistent, parfois avec difficulté, mais en s’appuyant sur l’expérience immersive, l’événementiel et un certain romantisme du grand écran.
En 2026, la fréquentation des cinémas à l’échelle mondiale reste inférieure de près de 20 % à celle d’avant 2020, selon une étude de PwC. Mais en parallèle, le nombre d’abonnements aux services de streaming a dépassé les 1,6 milliard à travers le monde, confirmant une bascule majeure dans la consommation culturelle. Ce constat soulève de nombreuses questions : la salle est-elle condamnée à devenir un lieu d’exception ? Le streaming est-il en passe de tuer le cinéma… ou au contraire de le réinventer ? Entre accessibilité, confort, technologie et émotion, qui gagne vraiment la bataille en 2026 ? Cet article vous propose une analyse en profondeur, à la croisée de la culture, de l’économie et des usages numériques.
Le streaming : entre domination chiffrée et saturation des plateformes
Il suffit d’observer les usages numériques contemporains pour comprendre la puissance du streaming. En 2025, 73 % des foyers québécois déclaraient avoir au moins un abonnement à une plateforme de streaming. En France, le taux d’abonnement est légèrement inférieur (autour de 66 %), mais progresse chaque année, notamment chez les moins de 35 ans. Sur le plan mondial, les grandes plateformes continuent d’enregistrer des chiffres impressionnants : Netflix atteint les 285 millions d’abonnés, Disney+ dépasse les 200 millions, tandis qu’Amazon Prime se maintient autour de 230 millions d’utilisateurs actifs.
Ce succès s’explique par plusieurs facteurs clés :
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Accessibilité immédiate : des milliers de films et séries disponibles 24h/24, sans contrainte de lieu ni d’horaire.
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Contenu personnalisé : grâce à l’intelligence artificielle, les algorithmes suggèrent des œuvres en fonction des préférences de l’utilisateur.
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Production massive : les plateformes financent directement des contenus originaux, souvent inédits, court-circuitant les circuits traditionnels de distribution.
Pourtant, derrière cette croissance apparemment inexorable, des signaux d’alerte émergent. La saturation du marché devient une réalité : l’utilisateur moyen est abonné à 2,7 services en 2026, mais plus de 40 % d’entre eux affirment vouloir résilier au moins un abonnement cette année. En cause : l’augmentation des tarifs, la fragmentation de l’offre, mais aussi la lassitude face à une profusion de contenus jugés parfois formatés, voire interchangeables.
De plus, le piratage vidéo repart à la hausse, notamment en raison de l’impossibilité d’accéder à certains films ou séries sans multiplier les abonnements. Une étude de Muso (2025) indique que les actes de piratage audiovisuel ont augmenté de 13 % en un an, un chiffre qui inquiète les producteurs et investisseurs.
La salle de cinéma : une expérience en transformation
Face à cette montée en puissance du streaming, la salle de cinéma ne baisse pas les bras. Au contraire, elle entame depuis quelques années une mutation profonde pour redevenir un lieu d’expérience unique. Loin d’être obsolète, elle mise sur la qualité, la scénarisation et l’événementialisation pour séduire de nouveau.
Au Québec comme en France, certains cinémas indépendants parviennent à tirer leur épingle du jeu. Ils organisent des soirées thématiques, des rencontres avec les équipes de tournage, des projections immersives ou en réalité augmentée, parfois accompagnées de prestations culinaires ou artistiques. Ces initiatives visent à créer un rapport émotionnel et communautaire fort, que le visionnage à domicile ne peut pas offrir.
Le cinéma, ce n’est pas seulement voir un film : c’est partager une ambiance, vibrer collectivement, s’isoler du monde extérieur pour mieux se plonger dans une œuvre. Cette notion d’expérience partagée demeure un atout majeur de la salle, surtout dans une époque marquée par l’individualisation numérique.
Cela dit, les défis sont nombreux : hausse du coût des billets (entre 13 $ et 18 $ au Québec, selon la ville), raréfaction des multiplexes en régions, incertitudes sur les modèles économiques des chaînes de cinéma. Le modèle de la salle ne pourra se maintenir que s’il continue à innover et à se réinventer, tout en bénéficiant d’un soutien institutionnel et public fort.
Publics, usages, émotions : vers une hybridation culturelle ?
La dichotomie entre streaming et cinéma en salle est peut-être en train de s’effacer. En réalité, les publics ne sont pas si opposés : 73 % des spectateurs réguliers de cinéma sont aussi abonnés à une plateforme de streaming. On ne parle donc pas d’un affrontement pur, mais d’une hybridation des usages, où chacun choisit selon le moment, le film, le contexte.
Le streaming est privilégié pour le confort et la découverte, la salle pour l’événement et l’impact émotionnel. Cette coexistence, loin d’être antagoniste, devient complémentaire. Les grandes plateformes l’ont d’ailleurs compris : Netflix, Amazon ou Apple investissent désormais dans la sortie en salle de leurs productions majeures, avant leur diffusion en ligne. Un moyen d’atteindre les récompenses prestigieuses (Oscars, Césars), mais aussi de prolonger la durée de vie médiatique des œuvres.
On assiste donc à une redéfinition du cinéma, non plus comme lieu, mais comme expérience plurielle, capable de se vivre à la maison comme en salle, avec des temporalités différentes et des formes narratives multiples. Certains films sont conçus spécifiquement pour les plateformes ; d’autres restent pensés pour le grand écran. Ce qui change, c’est la liberté de choix du spectateur.
L’avenir : vers une coexistence apaisée ou un choc culturel durable ?
La décennie actuelle est celle de la transition. Le streaming a bouleversé les codes de la production et de la diffusion, mais il ne signe pas la fin du cinéma en salle. Il impose plutôt une réinvention collective du rapport aux œuvres. En 2026, les grands festivals (Cannes, Venise, TIFF) intègrent sans complexe des films produits par les géants du streaming. Les écoles de cinéma enseignent la narration multiplateforme. Et les jeunes cinéastes pensent désormais leur carrière en tenant compte des deux circuits.
Reste à résoudre quelques grandes tensions :
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La question des fenêtres de diffusion : combien de temps entre la sortie en salle et la diffusion en streaming ?
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La visibilité des films indépendants, souvent noyés dans les algorithmes.
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Le financement du cinéma d’auteur, moins rentable sur les plateformes.
Mais l’essentiel est ailleurs : dans la capacité du public à continuer à aimer le cinéma, sous toutes ses formes. En fin de compte, ce n’est pas un duel, mais une double victoire, tant que les œuvres continuent à exister, à émouvoir, à questionner.
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